HISTOIRE DE BOULOGNE
 
D’après «  Boulogne,  son histoire et ses institutions »  par J.GRENET – 1869
«  Histoire de Boulogne-Billancourt »  par le Dr Albert Bezançon – 1984
 
Vers l’an 1100, quelques bûcherons s’établissent au milieu de la  forêt de Rouvray, au bord de la Seine.
 
Quelques huttes, formant une espèce de hameau au milieu des bois, reçurent en 1143 le nom de
Mesnuls-lez-St Cloud, nom indiquant le voisinage du hameau avec la ville fondée par Clodoald,
de l’autre côté du fleuve.
Avec le temps, des chaumières se construisent et forment un petit village d’environ 500 habitants.
En 1260, Isabelle, sœur de St Louis conçut le projet de fonder l’abbaye de Longchamp.
Dès que le monastère fut construit et habité par les religieuses, les Mesnuls, jusqu’alors
hameau inconnu, prennent quelque importance.
 
En 1308, Philippe IV le Bel s’étant rendu  avec la famille royale à Boulogne-sur-Mer pour le mariage d’Isabelle de France, sa fille, avec Edouard II, roi d’Angleterre, remarqua l’image miraculeuse de Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer. Ce voyage ayant été difficile, il ordonna de chercher un terrain convenable près du hameau des Menuls-lez-St-Cloud pour y construire une église sous le vocable de la Vierge. Philippe le Bel mourut    sans avoir pu exécuter son projet, et c’est son fils et successeur Philippe le Long qui s’en chargea : la première pierre en fut solennellement posée  en 1319 par le Roi.
 
L’église devient vite célèbre et les pèlerins affluent; auberges, commerces,et hostelleries s’installent autour de l’église. En 1556, le vieux pont de St Cloud  fut enfin remplacé par un pont de pierres, gardé par un pont-levis et une tour.
 
La paix revenue dans les années 1650,  c’est le grand début de la blanchisserie qui sera l’activité principale de la ville pendant les trois siècles à venir
 
Monsieur, frère de Louis XIV,  s’installe à St Cloud et fait restaurer le domaine par Mansart et par Lenôtre.
Les gens de sa maison descendent couramment au village de Boulogne par le «  pavé du Roi » (la future Grande Rue, actuellement  avenue Jean Baptiste Clément )
 
L’église est flanquée d’un nouveau porche de style Renaissance mais ce charmant petit appendice sera démoli dans les années 1860.
 
Au début du 18ème siècle, Boulogne s’est très développée et l’abbaye de Longchamp devient un lieu mondain très couru, sinon très sage.
Entre les allées de Longchamp et la Muette, la promenade attire déjà carrosses et promeneurs. De belles demeures bourgeoises apparaissent, avec de beaux jardins . Tout le territoire autour du village est un immense terrain de chasse, d’ailleurs le nom de la « Muette » est une déformation de « meute ».
 
Pendant ce temps, le petit peuple se découvre dans les archives de la Paroisse Notre Dame, car tout le monde est catholique. On peut évaluer la population vers 1775 à  environ 2000 personnes.
 
Vers 1750, les blanchisseurs commencent à être à l’étroit dans le village devenu «  les Menus »et la population s’étend vers l’est : c’est le « Petit-Boulogne »  qui se prolonge bientôt jusqu’à la Porte des Princes.
 
C’est Marie-Antoinette qui fait percer en 1786 une nouvelle voie, coupant tout droit à travers champs et vignes : cette route qui double l’ancien chemin de Paris a toujours conservé le nom qui lui a été donné à l’époque : La Route de la Reine.
 
Pendant la Révolution, Boulogne, devenue une commune du département de la Seine voit son territoire s’agrandir, en particulier de terrains qui appartenaient précédemment à St Cloud. Les destructions se multiplient, les arbres du bois servent de combustible, le gibier disparait.
 
L’abbaye de Longchamp est rasée après la fuite des religieuses ; l’église Notre Dame est désaffectée, ses cloches fondues, son trésor pillé et fondu ; la vénérable statue de la Vierge est mutilée et trainée par les rues de Paris.
 
Lors de l’appel des Volontaires, une liste donne 206 noms et en l’an V, on signale que 169 citoyens sont partis à la Défense de la Patrie et que  22 d’entre eux sont déjà morts
 
Durant le Directoire, de nouvelles maisons sont construites et les anciennes changent de propriétaires  car Boulogne est toujours très apprécié. La plus connue est l’hôtel particulier où Marie Waleska  attendait la visite de Napoléon.
 
Pendant ces temps troublés, la blanchisserie avait connu des jours difficiles, liés à la disparition de ses riches clients. Mais bientôt on voit se développer à nouveau cette activité qui, d’artisanale et familiale, devient peu à peu industrielle. Les nouveaux blanchisseurs s’étendent de plus en plus vers le sud, en direction de Billancourt qui n’est encore que le nom d’une ferme en plein champ.
 
« L’aspect de Boulogne entre la Route de la Reine et l’avenue de Versailles prend alors un caractère de cité avec ses dizaines, voire ses centaines de maisons de blanchisseurs : même apparence, même hauteur, même porte cochère et couronnant le tout, greniers séchoirs et cheminées de taille diverses  suivant l’importance des établissements ». Ce développement  rapide entraine des nuisances, en particulier pour l’environnement  et la sécurité car les eaux usées sont déversées directement dans les rues.
 
En 1808, les réglementations de l’Empire imposent l’éloignement des cimetières et celui de Boulogne, situé depuis cinq siècles au chevet de l’église est déplacé  à Longchamp en lisière du bois. Le pont de St Cloud est aussi remanié, et élargi. Un moulin flottant est accolé au pont.
 
Lors de la chute de l’empereur, les troupes ennemies  arrivent jusqu’à Boulogne, et c’est un sauve-qui-peut vers l’ouest : le Maire se donne la mort, ne supportant pas l’idée de voir sa commune envahie. Après Waterloo, les Prussiens de Blücher livrent bataille dans  les environs de Boulogne et l’on se canarde par-dessus la Seine dont les ponts ont été rompus.
 
Avec la chute de l’Empire, les situations et les fortunes des dignitaires s’écroulent et des demeures changent de mains. L’armistice est signé à Saint-Cloud et le 7 juillet 1815 les anglais occupent Boulogne : toutes les ressources de la commune sont immédiatement consommées par cet afflux ; douze hôpitaux sont installés à Boulogne qui doit nourrir 3000 hommes de troupe.
 
Dans le Bois, une ville de tentes et de planches voit le jour. Après le départ des troupes, Louis XVIII devra restaurer entièrement le Bois  pour remplacer les antiques chênes de la vieille forêt de Rouvray.
 
Durant les décennies suivants, Boulogne se développe autour de la blanchisserie, les surfaces de vignobles diminuent ; la population augmente beaucoup avec l’apparition du chemin de fer .
 
Boulogne traverse les divers événements de ces années , révolutions , cholera et travaux d’aménagements jusqu’au grand bouleversement de 1860 : la réalisation du «  grand Paris » de l’époque  amène l’annexion de Auteuil par Paris : jusque-là, la  paroisse, puis la commune d’Auteuil s’étendait à cheval sur les fortifications parisiennes : l’agglomération était  l’intérieur , le vieux village et les champs sur la plaine de Billancourt.
 
Ce découpage eut un effet désastreux pour nous autres généalogistes : les registres paroissiaux et d’état civil antérieurs à cette date de 1860  subirent le sort de l’état civil parisien durant la Commune. Les nombreux habitants de Boulogne qui avaient vécu eux aussi à cheval sur ces deux territoires ont donc perdu leur état-civil comme les parisiens.
 
BILLANCOURT 
 
Depuis des siècles (du 12ème  au 18ème), Billancourt appartient à l’abbaye Saint Victor et n’est qu’une vaste plaine avec un peu de vignes, un peu de bêtes, dotée d’une grosse ferme.
 
En 1790, lorsque la paroisse des Menus devient une commune, elle adopte le nom de Boulogne-sur Seine et s'agrandit du territoire appartenant à St Cloud sur la rive droite. L'île Seguin, acquise en même temps, est occupée en 1794 par la tannerie du savant Armand Seguin. Dès la Première République, à partir de laquelle Longchamp devient aussi fréquenté que le Palais Royal, Boulogne continue de servir de résidence secondaire, à la fois discrète et à la mode, à des entrepreneurs enrichis par l'argent des biens nationaux et de grands noms de la finance ou la politique, Cambacérès, Mollien, Réal ou Rothschild. Dans ce contexte, à la fin de la possession du domaine par l’abbaye de Saint Victor, le Seigneur Augustin Sageret qui avait racheté le domaine de Billancourt, perd ce dernier à l’audience des criées du Tribunal civil de 1ère instance du département de la Seine le 21 Messidor an XIII.
 
En 1805, la ferme seigneuriale de Billancourt est vendue à un propriétaire parisien « M. Roch Alexandre Chevalier », un propriétaire parisien demeurant au 94 rue de l’Odéon.
 
Dès 1825, le baron de Gourcuff constitue une société (La SA de Gourcuff et Cie) et rachète la vaste ferme de Billancourt (plus de 50 hectares de domaine) pour la modeste somme de 250 000 francs « en espèces sonnantes » par un acte daté du 23 juillet 1825 chez Baudesson et Dumesnil, notaires à Paris. Le domaine comprend alors :
 
•Une maison de maître, avec cour, petit jardin potager attenant, un autre extérieur et une avenue de tilleuls menant à la Seine ;
•Des bâtiments de ferme pour habitation de fermier, grange, écuries, remises, cour, basse-cour et dépendances ;
•Une grande vacherie et logement pour les nourrisseurs, grenier ;
•Des terres labourables, trou à sable, vignes et pâtures.
 
Pour s’agrandir encore, Auguste de Gourcuff achète, trois jours après, des terres appartenant à un voisin, M. Encelain et envisage d’y réaliser une opération d’urbanisme remarquable pour l’époque : créer un quartier résidentiel avec une nouvelle église, dont certaines artères seraient interdites à tous véhicules. Il habite la maison de maître, transforme la ferme, échange en 1832 un chemin vicinal appartenant à la commune d’Auteuil contre une petite partie de terrain.
 
Le nouveau village de Billancourt est en train de naître.
 
La plupart des rues rayonnent autour de la Grande Place (place appelée successivement Nationale, Jules Guesde …) Parmi les premiers propriétaires des nouvelles villas du « Hameau Fleuri », on retrouve le maire Collas, le notaire Heyrault, le marquis de Castéja. En 1834, M. de Gourcuff offre à la commune d’Auteuil un terrain près de la demi-lune (place de l’Eglise devenue place Bir Hakeim) et s’engage à y construire, à ses frais, une chapelle catholique. Avec cette nouvelle église Ste Elisabeth, le village prend forme.
 
En 1844, l’édification des fortifications parisiennes isole Auteuil de Billancourt, territoire immémorial de la commune d’Auteuil. En 1860, Auteuil, maintenant inclus dans la ville de Paris devient le 16ème arrondissement.
 
Si l’Ouest de Billancourt commence à se peupler, la partie Est reste déserte et insalubre. Jusqu’en 1855, l’opération d’urbanisme ne réussit que partiellement. La Société Anonyme de Gourcuff et Cie cède ses droits au Comptoir Bonnard qui reprendra la suite de l’aménagement de Billancourt.
 
En 1860, Haussmann réunit à Boulogne les deux territoires d’Auteuil, le Parc des Princes et Billancourt, en compensation du rattachement de la plaine de Longchamp à Paris transformée en hippodrome. Il impose à la nouvelle cité, qui ne choisira son nom de Boulogne-Billancourt qu'en 1926, son axe fédérateur, l'actuel boulevard Jean Jaurès.
 
Si la famille Renault avait son lieu de villégiature à Billancourt, les fils dont Louis, vont profondément modifier le visage de Billancourt. D’un simple atelier logé dans un jardin, Louis et ses frères vont participer à des courses automobiles puis développer une usine. La société Renault Frères, fondée en  1898, fut officiellement créée le 25 février 1899 au 10 rue du Cours à Boulogne-Billancourt (actuelle « Avenue Emile Zola »). Rachetant une à une les parcelles pour étendre la production, Louis étend sa « propriété » de  0,5ha à  74 hectares.
 
Pendant la première guerre mondiale, l’entreprise fabrique camions, brancards, ambulances, obus, et même les fameux chars FT17 qui apportent une contribution décisive à la victoire finale. Dès 1929, malgré la crise économique, Renault se modernise mettant en œuvre la 1ère chaîne de production standardisée. En 1936, les ouvriers s’y battent pour obtenir des congés payés. Et jusqu’en 1952,  toute la production se concentre sur le site de Billancourt (les bombardements de 1942 et 1943 viseront d’ailleurs tout ce secteur d’usines). Mai 1968  est aussi une date de revendication importante pour Billancourt. Tout comme 1992 qui signe l’abandon du site…
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